Centrafrique : violences le 28 octobre 2016 à Bambari. Bilan provisoire : 25 morts, dont 6 gendarmes
A
Bambari capitale de la Ouaka, les activités ont timidement repris après
les échauffourées du 28 octobre qui ont opposé une partie de la population
aux casques bleus de la Minusca. La veille, les habitants de cette ville ont
manifesté pour protester contre l'assassinat par des hommes armés au PK 11 de
Grimari de 6 éléments de la gendarmerie nationale.
Selon
un habitant de la localité joint par RNL, « le calme est revenu dans la
ville de Bambari et les barricades érigées sur les routes par la population ont
été enlevées », précisant par ailleurs que « les victimes des
incidents qui se trouvent actuellement à l'hôpital de la ville attendent leur
évacuation sur Bangui pour des soins ». Même si Bambari reste toujours
paralysée, « quelques activités commerciales ont été reprises »,
tout comme les mouvements « des piétons qui sont aussi
constatés », alors que le contingent burundais de la Minusca qui se
trouve à Grimari a été dépêché dans la localité.
Mis
en cause dans cette attaque meurtrière de la patrouille de la gendarmerie
nationale, les ex Séléka de la localité rejettent ces accusations.
« L'UPC
n'a rien à voir avec les événements qui se sont déroulés à
Bambari »,
a déclaré Souleymane Daouda, porte parole de ce mouvement rebelle,
ajoutant que les éléments de cette milice ont « passé toute leur journée
du 28 octobre avec leur leader Ali Darass ». Il mentionne également
que « la zone de Grimari, depuis trois ans se trouve sous le contrôle
des anti balaka ».
Mais
les anti balaka, eux, clament leur innocence et pointent du doigt leurs rivaux
seleka. Selon Alix Marcellin Orogbo, l'attaque dirigée contre le véhicule
de la gendarmerie a été commanditée par Ali Darass, leader de la milice
UPC. « C'est d'ailleurs les éléments de l'UPC qui ont tué les 6
gendarmes », précise-t-il indiquant que « Ali Darassa, le
responsable de l'UPC a organisé une mission offensive sur Grimari avec comme
objectif d'étendre son influence jusque dans la
Kémo ».
Et
Alix Marcellin Orogbo de mentionner que les anti balaka ont
« résisté à leur attaque au niveau du PK 8 sur l'axe Bakala puis PK
6 sur l'axe menant à Bangui».
« C'est
lorsque le convoi de la gendarmerie se rendait à Grimari pour le
constat »
qu'il est tombé dans cette embuscade tendue par les éléments de l'UPC faisant
« 6 personnes tuées pour 2 survivants », a rapporté le porte
parole des anti balaka.
Dans
un communiqué rendu public ce 28 octobre, la Minusca confirme que « 6
gendarmes et 4 civils auraient perdu la vie lors d’une embuscade sur l’axe
Bambari-Grimari », notant au passage que « les affrontements
entre éléments anti-balaka et ex-séléka avaient causé 15 morts et un certain
nombre de blessés à Mbriki et Belima dans les environs de
Bambari ».
Tout
en dénonçant une attaque armée « des anti-balaka contre huit de ses
fonctionnaires qui se dirigeaient vers l’aérodrome de Bambari », la
Minusca appelle les groupes armés « à mettre fin au cycle d'attaques et
de représailles ».
radiondekeluka.org
- samedi 29 octobre 2016 15:29
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Centrafrique:
25 morts, dont 6 gendarmes, dans des violences dans le
centre
AFP
-
29 octobre 2016
Au
moins 25 personnes, dont six gendarmes, ont été tuées jeudi et vendredi en
Centrafrique, lors de violences déclenchées par des groupes armés dans la ville
de Bambari
Au
moins 25 personnes, dont six gendarmes, ont été tuées jeudi et vendredi en
Centrafrique, lors de violences déclenchées par des groupes armés dans la ville
de Bambari (250 km au nord-est de Bangui) et ses environs, selon la force de
l'ONU en Centrafrique (Minusca).
"Selon
les informations reçues, six gendarmes et quatre civils auraient perdu la vie
vendredi matin, lors d’une embuscade sur l’axe Bambari-Grimari. La veille, des
affrontements entre éléments anti-balaka et ex-séléka avaient causé 15 morts et
un certain nombre de blessés à Mbriki et Belima, dans les environs de Bambari",
dans le centre du pays, indique un communiqué de la
Minusca.
"La
Minusca condamne par ailleurs une attaque armée menée vendredi après-midi par
des anti-balaka contre huit de ses fonctionnaires, alors qu’ils se dirigeaient
vers l’aérodrome de Bambari. Un enfant de sept ans a été blessé et est
actuellement soigné par les Casques bleus mauritaniens", ajoute le communiqué,
soulignant que "toute atteinte contre les Casques bleus est passible de
poursuites pénales internationales".
Relevant
la récente "montée de la tension dans certaines régions du pays, provoquée par
des affrontements entre éléments armés des ex-séléka et anti-balaka", la force
de l'ONU "appelle les groupes armés à mettre fin au cycle d’attaques et
représailles".
La
Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013
par le renversement de l'ex-président François Bozizé par des rebelles séléka
("coalition" en sango) majoritairement musulmans, qui avait entraîné une
contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement
chrétiennes.
L'intervention
de la force française Sangaris - dont la mission prendre officiellement fin
lundi - et de la Minusca a mis fin aux massacres mais n'a pas réussi à
stabiliser la situation sécuritaire dans ce pays classé parmi les plus pauvres
au monde.
Des
attaques de groupes armés dans plusieurs localités de province ont ainsi fait
plusieurs dizaines de morts ces dernières semaines.
Le
24 octobre, quatre civils ont été tués et 14 personnes blessées lors de
violences à Bangui où un collectif de la société civile centrafricaine avait
appelé à une journée "ville morte" pour demander le retrait de la Minusca,
accusée de "passivité" face aux groupes armés.
La
Minusca, qui compte plus de 10.000 soldats et policiers, rejette avec vigueur
ces accusations.